mercredi 21 février 2007

Ce soir c’est mardi gras, l’indigestion de crêpes, le cidre qui nous fait regretter l’absence de lopéramides dans la pharmacie et la moquette de l’appartement qui va sentir le gras pendant quelques semaines.

Pendant ce temps là, à La Nouvelle Orléans... les cajuns jeunes et moins jeunes sont déchaînés. Les filles terminent topless contre un collier de perles en plastique, la viande marinée défile dans Bourbon street, le caméraman de Girls Gone Wild s’amuse à faire le trépied en regardant les demoiselles s’agiter, il a 4 litres de sang dans le slip et le reste se ballade ailleurs, pour une fois que ça ne bouchonne pas. En Corée du nord par contre, c’est toujours pareil. D’abord on ne peut pas faire de crêpe avec du riz et ensuite, les œufs sont réservés aux membres du parti uniquement.

En Picardie ce soir, Sylvie a du quitter le travail un peu tard. Elle est aide-soignante au sanatorium, elle n’a pas le temps de se changer pour aller à la soirée déguisée chez sa cousine Albertine. Du coup, son déguisement est tout trouvé… Martin, son copain, est un jeune mécano chez Nosferoto. Une petite chaîne de réparation rapide, où, quand vous amenez votre voiture sans rendez-vous, il faut revenir 4 heures plus tard et attendre. On n’y retourne pas non plus par hasard. On vous répare toujours votre panne, mais vous repartirez avec une facture accompagnée d’une fuite quelconque, celle qui vous fera revenir.

Martin a toujours fait preuve de bon gout. Il va à la soirée déguisé en croque-mort. Il passe chercher sa douce à la sortie du gîte à tousseux comme il l’appelle. En arrivant à la soirée, il verse dans la pate à crêpes les quelques médocs que Sylvie a chipé dans le dépôt réservé aux produits périmés. Cette année, pas besoin de boire 3 litres de cidre pour être déchiré, les médocs devraient rendre tout le monde heureux d’être là. Mais voilà, en milieu de soirée, le carnaval de mardi gras a vraiment commencé. Les mélanges des médocs ont rendu tout le monde parano et débile, comme après une émission de Julien Courbet. En plus, ils auront tous la courante pendant 3 jours. Albertine a refusé de montrer sa chambre et accessoirement sa poitrine à Martin qui, dégouté, s’en est pris à Sylvie. Il ne peut pas lui résister quand elle a son uniforme médical. Comme tout le monde est déphasé, il ne s’aperçoit même pas qu’il lui fait son affaire sur le plat à crêpes. Martin a un moment pensé que c’était les crêpes au jambon qui diffusaient l’odeur de cochon grillé. C’est quand le SAMU est arrivé qu’il a compris. Sylvie va devoir porter un soutien gorge en biafine. Avec sa tenue de marchand de mort, il s’est fait embarqué par les flics qui l’accusent de vouloir se faire de l’argent en intoxicant tout le monde.

Chez Germain, la soirée est différente. Il n’est pas question pour lui de rapporter de l’argent au gérant capitaliste du SuperM en lui achetant une tenue débile. Il est habillé en Zidane, c’est soirée Foot avec ses potes du bureau. Germain a retrouvé une VHS de la coupe du monde de foot 98 et il a mis au frais 90 Valstar. A trois ça devrait suffire pour regarder tous les matchs joués par l’équipe de France. Ivana, sa femme achetée sur site Internet russe assez ré-puté, fait la cuisine. Elle ne sait faire que les blinis. C’est bon, mais au bout de 3 ans, Germain en a plein le cul ! Il a beau lui expliquer que pour des crêpes il faut éviter la levure et ajouter du rhum, elle ne comprend rien. Il faut avouer qu’entre eux le dialogue est limité car elle ne parle pas très bien français. Habituellement, il lui parle avec un sifflet, des gestes et des torgnoles. Ce soir, elle a fait ses blinis et comme il n’y a pas de rhum à la maison, elle a mis de la vodka. Ca et les Valstar, la soirée se termine comme elle le devait. Germain a tapé Henri qui lui a dit que Christophe Dugarry était un vrai pro. Les deux derniers restants ont fini les bières puis ils ont bu la pate à blinis qui avait plus de vodka que de farine. Ivana n’a pas eu le temps de cuisiner, elle s’est endormie sur le plan de travail après avoir terminé le baril de vodka. Germain et son pote ont fini raides, en short, dans le salon envahi par l’épaisse fumée des fumigènes ouverts au moment de la victoire de la France.

Reprenez donc une bolée de cidre…

Chez Jean-Claude et Raymond, l’ambiance est toute autre. Le vieux couple homo a invité un ami chef de chantier, un flic et une folle très cuir. Jean-Claude est en marin et Raymond en indien. Ca tombe bien, il adore les plumes. Pour faire tendance, ils ont fait des crêpes aux sushis et à la moussaka, qui leur rappelle à tous l’été dernier dans les iles Coufoués ! L’ambiance est très… San Francisco des années 80. La soirée a tourné au drame quand le voisin, René, un vieux célibataire, en a eu marre de les entendre chanter YMCA. Il est monté avec son rottweiler, Pupuce. Un vrai carnage, le chien a d’abord cherché à bouffer Raymond. Il n’aurait jamais du s’agiter avec toutes ses plumes. Il a attaqué ensuite la salope en cuir avant de s’en prendre au chef de chantier. Il ne s’en est pas mal tiré, avec son marteau, il a fracassé le chien. Mais c’est le flic qui a eu le dernier mot. Il avait un pétard. Après la télé, la chaîne stéréo et la bibliothèque remplie d’éditions collector de Gaipied reliées cuir, il a finalement tiré le chien dans ce qu’il avait de plus intime. René est parti avec son chien qui hurlait comme une vieille Castafiore en mal de récital.

Et vous me direz, il manque quelqu’un… Les Falusse. Ils sont encore traumatisés par les évènements de la soirée de Saint Valentin de la semaine dernière. Ils viennent tout juste de déloger un parasite de la soirée qui, depuis mercredi, est resté finir le bar sur le bord de la cheminée . Il a bu tout ce qui trainait dans la maison. Ils ont du le faire hospitaliser lorsque Monsieur Propre et Marie Brizzard se sont mariés dans son estomac, la réaction chimique a été intense. Il gueulait à tue-tête le générique de trente millions d’amis en latin. En partant, les pompiers ont récupéré Nicolas, le jeune voyeur, qui était toujours coincé dans des buissons suite à sa chute du toit.

Et chez vous, ça sent le graillon et la confiote pour Mardi gras ?

La Saint Valentin… La belle affaire !

Pas de Saint Valentin mercredi soir, le héro de l’histoire a oublié de réserver, donc au final les professionnelles sont déjà toutes rencardées.

Il serait bien allé au club échangiste, mais la dernière fois ils n'ont pas voulu le laisser rentrer. Bon, il faut admettre que c'était un peu léger de penser qu'en arrivant avec une boite de chocolats, il allait pouvoir échanger autre chose que des capotes usagées avec un vieux pilier de comptoir à qui même le Gros Nic refuse de causer, sous le fallacieux prétexte qu'il refoule comme un vieux bidet d'auberge pour routiers.

Donc, il revient trôler sur Internet entre deux pages de SAS. Il a abandonné la lecture de Nous Deux, c'était pas réaliste. Une page Steven est marié avec Jennifer et la page suivante il la raccompagne chez son amant. Ce qui est invraisemblable dans cette histoire, c'est que Steven n'a plus le permis depuis trois numéros, il avait fait le coup de la panne à Cynthia sur la voie de gauche de l'autoroute. Jean-Kevin, le beau gendarme avec ses bottes en cuir avait alors saisi le permis de Steven avant de saisir Cynthia sur le capot encore chaud de la berline allemande (une Fiat 1989 flambant neuve.)

Entrez dans un resto le soir de la Saint Valentin.

Figure 1 Sur votre Gauche, Rémy et Marianne, mariés depuis l'année dernière. Elle est toute joyeuse, Rémy lui paie un chouette steak frites avec l'argent qu'il avait mis de côté pour ses jantes alu et sa trappe aviation. Il fait la gueule, mais bon, il sera prêt à passer l'éponge si en fin de soirée il a la certitude de ne pas s'être lavé la bite pour rien.

Les célibataires qui lisent, vous pouvez enquiller sur le second verre de bromure (comme ça ne se trouve pas sous le sabot d'un ours, vous aurez, comme beaucoup, acheté du produit pour les piscines, dilué dans un peu d'eau et une bonne dose de Ricard. N'oubliez pas la glace, sinon demain matin vous serez cannés.)

Figure 2 Sur votre droite, il y a Jean-Louis et Sylvette. 26 ans de mariage et pas un accros. C'est sur, ils ont décidé d'arrêter de parler en mangeant depuis l'engueulade de la coupe du monde de foot 86 où Sylvette a fait sauter les plombs en plein pénaltoche. La conne avait décidé de s'épiler à la cire chaude en faisant fondre des bougies dans une friteuse. Du coup, moins il y a de mots, moins il y a de maux.

Poussez-vous deux minutes, il y a Kumar qui va passer vendre ses roses aux amoureux fous.

Figure 3 Devant vous, Mario et Gwendoline. Ce soir c'est fromage et dessert, ils dinent avant de rejoindre le Notaire Maitre Falusse et sa bande de joyeux médecins de campagne. Ce soir c'est partouze, Remember Lauzier staïle ! Ca va déchirer, Gwendoline a mis ses dessous en dentelle vert pomme et Mario, lui n'a rien mis. Cet abrutis est fier de montrer à tout le monde qu'il a une gaule à lever la table de resto rien qu'en pensant à cette soirée qui s'annonce du tonnerre. Il ne cesse de penser à la femme de Maître Falusse. Ca fait deux ans qu'il ne lui a pas mis de cartouche. Il a le gicleur en éveil l'italien !

Pendant ce temps, au fond de la salle Figure 4, il y a Robert qui regarde tout ce beau monde et qui observe d'un œil lubrique la petite serveuse dandiner au loin de table en table, telle une fée du ramasse miettes. C'est Saint Valentin, il va lui faire le coup du tiroir caisse bulgare avec l'aide de Maurice le cuistot libidineux qui rêve secrètement d'orgies romaines. Des femmes couvertes de miel qui lui versent le Ricard dans le fond du gosier entre deux cuisses de poulet basquaise aux moules et au chocolat.

Bon, c'est pas tout ça, mais notre héro retourne gober les poissons rouges qu’il a fauché au voisin. Ce soir c'est fête, il a dépoussiéré des vieilles VHS de Derrick. Ca va interroger dur dans l'arrière salle de la Münich Bier Tavern ! On peut être sur que c'est le banquier Schmuck qui a violé et tué la petite Beate. Mais revoyons plutôt la scène au ralenti...