mercredi 1 juillet 2009

Plomberie de minuit...

Hier soir, il m'est arrivé un truc de prime abord banale, mais ça mérite une explication. Car je suis allé me laver les pognes à minuit et je suis ressorti de la salle de bain après une douche vers 1 heure du matin, tout cela parce que j'ai pris une suée en manipulant de la tuyauterie. Oooooo ! Je vous vois déjà bande de dégueulasses à imaginer des salasseries ! Que nenni !

J'explique. Je suis allé verser une dernière rivière respectueuse au dieu Pîh-Pîh pour m'assurer de passer une bonne nuit, cela vers minuit. Je vais pour me rincer les louches et là... l'eau reste au fond du lavabo. Elle me défiait et rejetait mon regard encore plus troublé par tant d'immobilisme.

Je lâche un circonstanciel "Putain de merde fait chier !" et file dans la cuisine récupérer éponge, bassine et destop. Après avoir écopé le résiduel, je verse un peu de destop. L'eau à l'air de fondre... mais pas beaucoup, juste assez pour se fiche sous la grille de la bonde et me narguer de plus belle ! La salope. Je verse de l'eau pour voir si ça descend, car je me dis qu'il ne faut jamais être con à moitié ! Ca a eu l'effet que tout esprit normalement constitué pouvait deviner, l'eau s'est de nouveau accumulée dans le lavabo. C'était loin de l'effet attendu, celui de pousser l'eau par pression ou je ne sais quelle théorie fumeuse qu'un esprit tordu et embrumé par la chaleur a pu élaborer le temps de respirer quelques vapeurs de destop.

Bref (eau bleue ou javel, au choix, c'est très à propos vous ne trouvez pas ? Ta gueule Dabe, je suis en train d'écrire aux autres travailleurs. Ah pardon excuse-moi, je ne voulais pas te faire perdre le fil. Tiens, tu n'aurais pas une envie d'aller aux gogues. Non je te dis, on termine d'abord de narrer tes exploits ! Ok, je garde pour plus tard alors.) Je disais donc, avant de me faire interrompre par moi-même, l'eau stagnait de nouveau au fond du lavabo. C'est comme dans les jeux vidéos, à l'étape suivante il y a toujours une subtilité supplémentaire pour tuer le monstre. Dans le cas présent, l'eau était mélangée à du destop...

Je décide donc de vider le meuble sous le lavabo afin de procéder à une vidange de l'ensemble. Bien entendu, je commence une première fois à faire fondre l'épiderme de mes mains en vidant le mélange eau/destop. C'est pratique, j'ai lissé mes empreintes digitales je pourrais aller faucher des malabars à la COOP, Horacio ne pourra pas me retrouver ! Une fois le meuble et le lavabo vidés, je m'attaque au siphon, je démonte tout le bazar en plastique et je nettoie. Entre ma copine et moi, il y a de quoi faire une perruque. Le reste est un agglomérat de saloperies visqueuses assimilables à du blanc d'œuf cuit, mais noir.

Il est déjà minuit vingt, j'ai les mains qui commencent à piquer sérieusement, les yeux aussi, mais ça c'est la fatigue, il fait 30 degrés dans cette salle de bains, j'ai démonté tout le merdier et le contenu du meuble est répandu sur le carrelage. Mon cerveau est à ébullition, tout comme mes mains, mais pas pour les mêmes raisons. Je décide alors d'apaiser un peu les brulures des mains, en faisant couler de l'eau dessus... Quand je suis con c'est jusqu'au bout. je me rince les mains et l'eau coule directement dans le meuble puisque la tuyauterie est démontée. Tel un bon Benny Hill, je regarde mon reflet dans le miroir, mon expression est théâtrale, tristesse et joie se mêlent. Je mesure une fois de plus ma profonde déception à l'égard de ma puissance de réflexion.

Après un bon nettoyage de mon système d'écoulement, enfin pas le mien mais celui du lavabo, je décide de remonter le tout sous le regard halluciné du chat, qui, à l'instar de mes amis quand je bricole mon auto, me regarde avec des yeux pleins de compassion.

Il est minuit 30, le meuble est nettoyé, le siphon remonté, avec les joints dans le bon sens... la victoire est mienne ! Blasé, je fais couler de l'eau, sur de ma réussite et de mon talent. Et la salope de flotte de sa génitrice remplit le lavabo sans plus de manières. "Rrrrraaaaaahhhhhh la putain de bordel de pute à cul de sa race !"

Visiblement, c'est bouché plus loin. Bon, je me penche en dessous, l'eau fuit par un joint, le seul que je n'avais pas démonté. Va comprendre ! Déjà, à la base, je n'ai pas toutes les cartes en main, mais à minuit trente cinq par 35 degrés (un Dabe qui se remue, ça dégage de la chaleur) je ne comprends plus rien. Bon, faut redémonter ! Comme je suis déjà en dessous, j'oublie naturellement le niveau d'eau accumulée lors du test, ben oui, je n'ai pas écopé cette fois. J'ouvre le siphon et là, c'est Phuket dans la salle de bain. Heureusement, j'avais vidé le meuble... Enfin, presque, j'avais laissé deux ou trois trucs qui ne craignent pas l'eau, genre mouchoirs en papier, cotons à démaquiller, cotons tiges... Dans ces moments, faut pas comprendre faut agir ! D'un geste brusque, je termine de vider le meuble ! Un coup de paluche et le restant est hors de porté de l'eau qui s'étale... comme de l'eau dans un meuble de salle de bain à minuit quarante...

J'éponge en rythmant mon travail d'un florilège d'insultes que j'ai pu accumuler pendant 20 ans d'éducation à l'école publique. Je démonte tout et surtout cette fois le tuyau de raccordement à l'évacuation d'eau. Pas besoin d'être un génie pour saisir que le bouchon, c'était ce qui bouchait. Cette fois encore, un agglomérat de trucs indescriptibles, salement amochés par le destop. Tout comme mes mains... qui simulent très bien la lèpre. Je me suis forcément un peu écorché lors du démontage. Bon sang de bois de connasse de saloperie, ça pique. Parce que le dernier bout de tuyau démonté, il a accumulé le destop que ma bien aimée avait versé beaucoup plus tôt dans la soirée...

Il est minuit cinquante, le tout est nettoyé, remonté, resserré, le meuble épongé et rempli, le Dabe lessivé, éclaboussé de destop et en sueur. Ca ne fuit plus...

Et donc j'ai pris une douche pour rincer le destop que j'avais partout avant d'aller au lit pour faire sécher ce qui restait d’épiderme sur mes paluches.

Dabe